Découvrez “Planète sauvage” by The Konki Duet

Le 20 juin 2011

Rock, électro, pop, la musique des filles de The Konki Duet est difficilement étiquetable. Les ambiances qu'elles proposent sont uniques, leur musique éclatante et inventive. Vous prendrez bien un peu de Konki!

Formé en 2002 par Zoé Wolf et Kumi Okamoto, The Konki Duet s’illustre avec un premier morceau, «In The Trees», remarqué sur la fameuse compilation «Toxic Girls!» (Tsunami-Addiction) puis sur «Active Suspension vs. Clapping Music» (2003).

Très vite rejointes par Tamara Goukassova au violon, les filles ne changent pas pour autant de patronyme et sortent l’année suivante leur premier album, «Il Fait Tout Gris». Il s’attire les faveurs de la presse spécialisée qui fait l’éloge de leur pop minimaliste et onirique. S’ensuivent de nombreux concerts et tournées, en France, Italie, Belgique ainsi qu’à Taïwan où l’album sort en licence. 2006 est l’année du deuxième album «Mountain Mouton», enregistré par Fabrice Laureau (Yann Tiersen, Dominique A, Françoise Breut, NLF3…) dans une tonalité plus rock et nerveuse, qui leur permet de conquérir un public plus vaste et de repartir en tournée (France, Espagne, Portugal, Suède, Danemark…).

Puis les filles marquent une pause pendant laquelle elles se consacrent à diverses collaborations et projets personnels, dont l’album solo de Kumi (judicieusement rebaptisée Kumisolo pour l’occasion), «My Love For You Is A Cheap Pop Song».

2009 voit le retour scénique et discographique de The Konki Duet, avec une tournée française et la parution d’un nouveau mini album vinyle partagé avec Suzanne The Man («Ensemble EP» chez BS records). Cet enregistrement est l’occasion d’une première collaboration avec le réalisateur Stéphane Laporte (alias Domotic). Il réalise, enregistre et mixe leur troisième album que nous vous présentons aujourd’hui : “Let’s Bonnapetons“.


Quelle est l’histoire de The Konki Duet ? Comment vous êtes-vous trouvées pour concevoir le groupe ?

T. Kumi arrivait du Japon, moi je revenais des États-Unis, Zoé en avait marre de faire les gammes à la guitare à Paris, il fallait qu’il se passe quelque chose, on s’est retrouvé dans The Konki Duet.

Z. Nous nous sommes rencontrées grâce à la musique, et notre relation a toujours tourné autour de ça. C’est l’activité qui nous rassemble et grâce à laquelle on se sent bien ensemble, c’est notre langue à toutes les trois.

Konki Duet, ça veut dire quoi ?

Z. Ça veut dire… qu’on ne sait pas compter jusqu’à trois.

Toutes trois de cultures différentes, comment faites-vous pour vous entendre sur la sonorité finale d’un morceau, d’un disque ?

K. On s’entend justement à travers la musique, on n’a pas besoin de langue particulière.

T. On aime la manière de composer et la touche personnelle que chacune est capable d’apporter à un morceau, c’est d’ailleurs pour ça qu’on fait ce groupe et pas (que) des projets solos.

Z. Par culture, on peut comprendre nos origines, mais aussi la culture quotidienne, nos goûts artistiques et musicaux qui eux aussi sont différents. Au final, la musique que l’on compose est la somme de toutes ces cultures.

Quelle est la comparaison que vous détestez le plus lorsque les médias parlent des Konki Duet ?

T. Peut-être quand on essaie de nous comparer à tout prix à d’autres groupes de filles, comme si c’était la seule chose qui nous définissait.

K. Quand on parle de nous comme d’un groupe trop underground.

Quels sont les artistes que vous écoutez ces temps-ci ?

T. Kraftwerk et Drexciya

Z. En ce moment j’écoute beaucoup de funk ensoleillée, j’ai les morceaux dans la tête toute la journée, je danse dans la rue, au travail, ça marche ! Et au moment de répondre à cette interview, assise dans un café, j’écoute un disque de Depeche Mode. Il n’y a pas à dire, ces types savent écrire des tubes.

K. Holy Ghost chez DFA, je les ai vus en concert à la Flèche d’or.

Les artistes n’ont pas attendu Internet pour exister

Selon vous, quels ont été les médias qui ont le mieux servi votre carrière ?

T. Peut-être l’Internet, parce que c’est le média le plus accessible. La presse et les radios aussi.

K. Magazines féminin comme Glamour, Grazia et Modzik.

Z. Il ne manque plus qu’un passage télé ! On est prêtes, invitez nous !

Hier, les artistes devaient séduire les quelques médias importants pour être diffusés, aujourd’hui, Internet permet à chacun d’exister mais pas forcément d’être visible ? Comment percevez-vous ce changement ?

T. Il y a toujours qu’un petit nombre d’artistes qui est soutenu par les grands médias. Tous les autres se débrouillent comme ils peuvent et parfois très bien. Les artistes n’ont pas attendu Internet pour exister, il y avait les fanzines, les radios libres, des labels indépendants dont on a quelquefois reconnu la grande valeur rétrospectivement. Finalement, le temps fait son travail aussi.

K. Il y a trop de musiciens. Les gens ne font pas beaucoup l’effort de chercher les bons groupes qui sont moins connus que Britney Spears. Ou alors ils snobent parce qu’on est un groupe français. Mais on continue à diffuser de la musique, la vidéo parce qu’on sait faire nous-même sans être dépendant d’une structure.

Que pensez-vous de l’importance que prend facebook dans la musique ? Le jeu des réseaux sociaux vous amuse-t-il ? Lesquels utilisez-vous et comment vous en servez-vous ?

Z. Ce que facebook a apporté, ce n’est pas tellement plus de visibilité pour le groupe, mais surtout plus de visibilité pour le public, les fans. La frontière entre le public et le groupe devient plus facile à traverser des deux côtés. Du temps de notre premier site, nos adresses mails étaient visibles avec cette phrase “aurez-vous le courage de nous parler ?” Et peu de gens avaient en effet le courage de nous écrire ! Aujourd’hui, ce problème a disparu. On est ami avec le groupe, on laisse un message… c’est plus simple, moins intimidant. L’échange est facile, c’est amusant.

K. Cela sert à tenir au courant facilement à beaucoup de gens d’un coup pour les dates de concert qu’on donne.

Pensez-vous qu’Internet contribue à votre succès ? Pensez-vous que vos projets aboutiraient dans un schéma plus traditionnel d’industrie du disque ?

Z. Ce qui a changé c’est surtout l’échelle : plus de groupes, plus de musique. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi. Internet nous permet aussi d’exprimer d’autre chose au-delà de nos compositions musicales, on poste souvent des vidéos de notre quotidien, nos pensées, un peu comme un journal intime. Ça permet au public d’avoir un coup d’œil différent sur notre monde, qui dépasse le disque et peut être l’explique.

K. On pourrait aboutir dans un schéma plus traditionnel d’industrie du disque mais pour cela, il faudrait faire une chirurgie esthétique des mollets et on n’a pas forcément envie de la faire…

Quelle est votre principale source de revenus aujourd’hui ? Pensez-vous qu’aujourd’hui, un artiste puisse vivre uniquement de la vente de ses enregistrements ?

T. Nous avons chacune un métier. Mais il est possible de vivre en travaillant dans la musique, heureusement il n’y a pas que la vente des disques, mais aussi les concerts, la création musicale.

Cloud, abonnement, pub, achat à l’acte (type Itunes), objets numérique (musique +…)…selon vous, quel modèle sera le standard de l’industrie musicale de demain ?

Z. Mon dieu, quelle question ! Il y a beaucoup de gens qui planchent là-dessus pour essayer de trouver un modèle économique musical pour les musiciens ; de notre côté, on continue de faire ce qu’on sait faire : écrire des chansons.

Retrouvez The Konki Duet mercredi 22 juin à l’international. (Entrée Gratuite)

Téléchargez “Let’s Bonappéton

Retrouvez The Konki Duet sur : facebook; myspace; site officiel

Cover artwork : Pixelcrap

Laisser un commentaire

Derniers articles publiés