OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Exclusif ! Un journaliste balance ses sources http://owni.fr/2011/04/18/exclusif-un-journaliste-balance-ses-sources/ http://owni.fr/2011/04/18/exclusif-un-journaliste-balance-ses-sources/#comments Mon, 18 Apr 2011 10:05:02 +0000 David Larousserie http://owni.fr/?p=57338 Initiative rare (voire unique !), j’ai décidé de livrer mes sources de Sciences et Avenir au lecteur. Vous trouverez donc à partir de ce billet des liens vers plus de dix ans d’articles qui précisent où j’ai péché les infos…

Pour cette occasion exceptionnelle, j’ai ouvert un blog léger grâce au logiciel PluXml afin que la navigation soit plus facile.

Ce blog  se propose de répondre à la question rituelle posée aux journalistes par les non journalistes : où trouvez-vous vos sujets ? La réponse n’est en général pas simple… J’ai donc décidé de rendre publique mes sources (à Sciences et Avenir) afin que le lecteur pénètre dans les coulisses d’un journal d’une façon originale. Certes, ce lecteur aurait préféré qu’un journaliste vedette du Monde ou de TF1 se livre à l’exercice. Mais il faut un début à tout.

Autre défaut sans doute, je m’intéresse ici aux sources qui «donnent l’idée» de faire un sujet (appelons les, les sources d’origine) et pas à celles qui «donnent les informations» pour réaliser ce sujet (appelons-les les sources nourricières). Ce n’est pas parce qu’un communiqué du Cnrs me met la puce à l’oreille que je recopie ce communiqué pour un article… Ou ce n’est pas parce qu’une source confidentielle me met sur une piste que je lui fais entièrement confiance. Je m’intéresse ici à la naissance de l’idée, pas à la fabrication du sujet. Il va sans dire que les sources d’origine sont moins nombreuses que les sources nourricières.

Cet exercice inédit, à ma connaissance, de transparence a aussi ses limites. Je me réserve quelques viviers confidentiels. Non qu’ils soient secrets mais car je n’ai pas envie de les partager (ils sont rares !), na ! La mémoire est aussi une autre limite : ce n’est pas toujours facile de reconstituer le fil d’une idée plusieurs mois après… Il est possible aussi qu’il y ait quelques incohérences entre les articles anciens et les nouveaux car j’ai repris cette initiative tardivement. Je m’excuse aussi par avance si les sources ne sont pas complètes ou si je ne mets pas de lien html (c’est vraiment trop de boulot a posteriori !).

Pour chaque article j’indique la catégorie journalistique à laquelle il se rattache ainsi que la fameuse source d’origine.

Plus précisément, ces catégories sont l’article classique, l’entretien, le dossier, le reportage, l’article news, l’enquête (voir les définitions).

Les sources elles sont variées : actualité, perso, info directe, voyage/conférence de presse, fil en aiguille, livre/article, aux ordres. Les définitions sont ici.

Avant de lire au fil des mois, les sources de mes articles, vous pouvez déjà consulter dans une version web antédiluvienne (avant le web 2.0) les archives suivantes (toute aide pour améliorer la mise en page est bienvenue !) :

- d’octobre 2006 à juillet 2007
- de mars 2006 à août 2006
- de septembre 2005 à mars 2006
- de avril 2005 à septembre 2005
- de août 2004 à mars 2005
- de novembre 2003 à juillet 2004
- de avril 2003 à novembre 2003
- de juillet 2002 à mars 2003
- de octobre 2001 à juillet 2002
- de avril 2001 à octobre 2001
- de novembre 2000 à avril 2001
- de septembre 1999 à octobre 2000

Voici ce que cela donne concrètement :

- Août 2006, Alchimie de papier : classique
Info directe : un collègue du journal, plieur de papier, me conseille un origamiste japopnais et chimiste

- Août 2006, Plus d’obstacles pour les rayons T : classique

Perso : entendu parler des Terahertz lors d’un congrès d’imagerie en octobre 2003 (paris biophotonique)

- Août 2006, Pourquoi les ovnis ont disparu (collectif) : dossier

Aux ordres

- Juillet 2006, La nouvelle histoire du système solaire (à deux) : dossier

Aux ordres

- Juin 2006, Le footballeur du futur : classique
Aux ordres : merci la Coupe du monde…

- Juin 2006, Programmés pour vivre longtemps (collectif) : dossier

Perso : sujet né d’une discussion avec une collègue, d’interrogations sur les transhumains (nées elle-même de la lecture d’un article de l’association Vivagora, d’un livre sur l’immortalité)
- Mai 2006, « les scientifiques se pensent comme des koalas » : entretien avec Isabelle Stengers
Livre
- Mai 2006, Fini l’électronique, vive la Spintronique : classique
Perso : proposé et croisé depuis longtemps à droite et à gauche… Aujourd’hui ma thèse appartiendrait à cette discipline.
- Avril 2006, Les prochains feux du nucléaire (la génération 4 des réacteurs) : classique (un peu news)
Actualité : discours de Jacques Chirac en janvier 2006 + anniversaire de Tchernobyl (sic)
- Mars 2006, Les déchets nucléaires refont surface (à deux): news / reportage
Actualité : mission parlementaire + révision de la loi Bataille

Bonne lecture !!! Et suggérer l’initiative à d’autres.

Billet initialement publié sur À la source

Image PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification George

]]>
http://owni.fr/2011/04/18/exclusif-un-journaliste-balance-ses-sources/feed/ 5
Aux sources de la culture geek http://owni.fr/2011/01/26/aux-sources-de-la-culture-geek/ http://owni.fr/2011/01/26/aux-sources-de-la-culture-geek/#comments Wed, 26 Jan 2011 14:47:26 +0000 Denis Colombi (Une heure de peine) http://owni.fr/?p=44002 J’en parlais il y a quelques jours : le geek est devenu, depuis quelques années, une figure d’une force et d’une légitimité peu commune. A tel point qu’un film comme Kick-Ass a pu s’appuyer sur un renversement étonnant : remplacer le super-héros par le geek. D’autres exemples pourraient être cités, toujours est-il que la culture geek s’est largement diffusée. C’est en relisant Becker que j’ai trouvé un indice pour comprendre d’où elle vient.

Qui ne se dit pas geek aujourd’hui ?

Le moindre possesseur d’un Iphone se revendique comme tel. Pour peu qu’il joue à World of Warcraft, il pourra tout aussi bien se présenter comme “ultra-geek”. Et même les filles, longtemps exclues plus ou moins volontairement de cet univers (elles le sont toujours apparemment, comme en témoigne l’image, trouvée ici), s’y sont mises, soutenues par des magazines féminins trop heureux de pouvoir remplir des pages et des pages autour du néologisme “geekette” et des articles sur le thème “comment draguer avec un Iphone”. Moi même, à cet aune-là, je peux me dire geek. Après tout, je lisais Pratchett à l’époque où certains néo-geeks kiffaient les Mini-Keums.

Les vrais geeks, ceux qui ont fait de l’informatique un mode de vie et qui lisaient The Lord of the Ring en VO avant que Peter Jackson ne rende ça trendy, s’énervent. Ne serait-ce que parce que les subtiles différences entre geeks, nerds et dorks (moi-même, je n’y ai jamais rien compris) sont systématiquement oubliées. C’est qu’ils formaient une véritable culture déviante, et se trouvent aujourd’hui en train d’être absorbés par ceux auxquels ils se sont toujours opposés. Voir des noobs reprendre – mal – leurs signes distinctifs, on peut comprendre que ça ait quelque chose d’irritant. Surtout lorsque Apple essaye de s’imposer comme le top de la geekitude, alors que les vrais pros ne jurent que par le PC que l’on peut bidouiller soi-même.

Mais d’où vient cette culture geek ?

Où prend-elle ses racines ? Je voudrais avancer ici une hypothèse à partir de ce classique de la sociologie qu’est Outsiders. Dans le chapitre 5, Howard Becker étudie “la culture d’un groupe déviant”, à savoir les “musiciens de danse” des années 50-60 aux Etats-Unis. En s’appuyant sur son expérience de terrain – il a lui même été musicien de jazz -, il identifie clairement une culture particulière, finalement pas si différente, dans son fonctionnement, de notre culture geek à nous. En particulier, ces musiciens font une différence claire entre eux et les “squares” (terme traduit dans l’édition française par “les caves”), à savoir ceux qui ne sont pas musiciens. Comment ne pas y voir un parallèle avec la façon dont les geeks surveillent avec attention les frontières de leur groupe ?

Mais qu’est-ce qui fait qu’il y a une unité de cette culture ? Pourquoi s’est-elle développée ? Parce que les musiciens de danse sont tous confrontés à des problèmes communs, et, en rentrant en interaction entre eux, développent donc des significations communes. Ces problèmes ont à voir avec la nature même de leur métier :

Les musiciens de danse [...] peuvent être définis simplement comme des personnes qui jouent de la musique populaire pour gagner de l’argent. Ils exercent un métier de service et les caractéristiques de la culture à laquelle ils participent découlent des problèmes communs à ces métiers. Ceux-ci se distinguent dans leur ensemble par le fait que leurs membres entretiennent un contact plus ou moins direct et personnel avec le consommateur final du produit de leur travail, le client auquel ils fournissent un service. En conséquence le client est à même de diriger le travailleur dans l’exécution de sa tâche, et de lui appliquer une gamme de sanctions diverses, qui va de la pression informelle à l’abandon de ses services.

Les métiers de service mettent en relation d’une part une personne dont l’activité à plein temps est centrée sur ce métier et dont la personnalité est plus ou moins profondément impliquée dans celui-ci, d’autre part, des personnes dont la relation à ce métier est beaucoup plus occasionnelle. Il est parfois inévitable que chaque partie se représente très différemment la manière dont le service doit être accompli. Les membres des métiers de service considèrent généralement que le client est incapable d’évaluer authentiquement le service qu’ils produisent et ils sont extrêmement irrités par les tentatives des clients pour contrôler leur travail. Il en résulte une hostilité latente et des conflits ; les méthodes de défense contre les ingérences extérieures deviennent une préoccupation des membres du métier, et une sous-culture se développe de cet ensemble de problème. (pp. 105-106)

Ces problèmes ne sont-ils pas aussi auxquels se confrontent ceux qui ont choisit de faire de l’informatique et du bidouillage quotidien de machines compliquées leur boulot ? Ce passage m’a immédiatement rappelé ce post sur le site The Oatmeal : intitulé “Comment un webdesigner va tout droit en affaire”, il raconte de façon très précise un conflit du même type que celui des musiciens de danse, entre un webdesigner qui a une idée précise de ce qu’est un boulot bien fait, et un client qui a en visiblement une toute autre idée parce que, bien sûr, le rustre ne connaît rien à l’informatique. On pourrait presque ré-écrire le dialogue suivant entre deux musiciens en remplaçant “orchestre” par “logiciel” et “cave” par “noobs” (ou tout autre terme équivalent), et le mettre dans la bouche d’un geek, tout le monde y croirait :

Dick : “C’était la même chose quand je travaillais au club M. Tous les gars avec lesquels j’étais au collège venaient et adoraient l’orchestre… C’était un des pires orchestres avec lesquels j’ai travaillé et ils croyaient tous qu’il était excellent.”
Joe : “Oh, bien sûr ! c’est qu’une bande de caves.” (p. 114)

On peut aussi se reporter à ce post d’un autre spécialiste de l’informatique, le blogueur Kek qui réalise des sites web au travers de son entreprise Zanorg : il y raconte ses difficultés lorsqu’on lui demande de travailler en agence, alors qu’il préfère travailler de chez lui. Là encore, on retrouve l’indépendance du professionnel de l’informatique contre la bêtise et la lourdeur des clients, incapables de se servir convenablement d’un simple copié-collé ou, pire encore, tellement handicapés qu’ils en sont réduit à utiliser Apple plutôt que des vrais PC pour les vrais geeks qui veulent bidouiller plein de choses dans tous les sens.

Une identité autour des réalisations informatiques

Mon hypothèse est que la culture geek trouve là ses racines. A l’origine, l’informatique était une activité de mordus, souvent rassemblés sur des campus américains, qui ont donc pu définir leurs propres critères d’évaluations de ce qu’est un bon programme parce qu’ils étaient en interaction entre eux. Avec la diffusion de l’informatique, ils se sont trouvés confrontés, dans les entreprises et ailleurs, à des gens qui avaient des demandes toutes autres à adresser aux ordinateurs, et des critères d’évaluation différents. Ceux-ci rentrent en conflit avec ceux des informaticiens qui définissent une part importante de leur identité autour des réalisations informatiques.Il faut donc que ces derniers gèrent ce conflit, et la culture geek leur assure cette possibilité en dessinant un espace d’indépendance pour eux.

Les connaissances pointues dans des domaines que certains considéreraient comme triviaux, par exemple la science-fiction, Star Trek ou autre, sont des moyens de manifester leur exceptionnalité par rapport au tout-venant qui leur impose cependant des façons précises de travailler. De la même façon que les musiciens de jazz racontaient, admiratifs, à Becker comment l’un des leurs avaient mis feu à une voiture juste pour s’amuser…

La comparaison entre un groupe d’artistes, les musiciens de danse, et les travailleurs de l’informatique ne devraient pas étonner. L’indépendance de l’artiste, ses capacités créatives, sa forte personnalité, son talent à s’insérer dans des projets où il apporte quelque chose de nouveaux, bref toute la représentation classique et un brin exagérée de son activité sont au coeur des principes de fonctionnement du capitalisme contemporain : on le sait depuis Boltanski et Chiapello, et j’en ai longuement parlé il y a déjà un petit moment. Dès lors, il n’est pas étonnant que la culture geek se diffuse : elle est profondément en accord avec le “nouvel esprit du capitalisme”. Les hackers de tout poil ne se rendent peut-être pas toujours compte combien ils sont, au final, conformistes.

Le parallèle avec les musiciens de jazz peut être poussé un peu plus loin. Leur salut, “see you later, alligator”, a fini par se diffuser largement au-delà de leurs frontières, tout comme l’expression “square”, qui en est venue à désigner toute personne ennuyeuse ou “ringarde” (bien que le terme “ringard” soit lui-même devenu ringard). C’est ce qui arrive également aux geeks. De sous-culture déviante, regardée avec suspicion par les membres plus conformistes de la société mais aux excentricités tolérées à cause des services qu’ils rendent (jouer de la musique, faire des programmes informatiques), ils rejoignent peu à peu les rangs de la culture dominante. Ce fut ce qu’acheva de faire le rock dans le domaine de la musique. C’est peut-être ce qui attends les geeks. Pas sûr que ça leur plaise.

Article initialement publié sur le blog : Une Heure de Peine

Crédit photo Flickr : Nivlek_est / Panda’ Graphie / Maha Online

]]>
http://owni.fr/2011/01/26/aux-sources-de-la-culture-geek/feed/ 16
L’art discret de la contextualisation journalistique http://owni.fr/2010/08/13/lart-discret-de-la-contextualisation-journalistique/ http://owni.fr/2010/08/13/lart-discret-de-la-contextualisation-journalistique/#comments Fri, 13 Aug 2010 08:00:29 +0000 Rubin Sfadj http://owni.fr/?p=24568 Je suis peut-être un grand naïf, mais la différence de traitement de l’information entre la presse française et les publications étrangères n’a jamais cessé de m’étonner. Même lorsque le sujet de l’article relève du domaine factuel le plus aride, je suis souvent frappé par les efforts de “contextualisation” auxquels se livrent, parfois sans même s’en rendre compte, nos journalistes.

Un exemple, avec un fait objectif comme ligne de départ :

L’INSEE a enregistré une baisse de 1,7% de la production industrielle française en juin 2010

Sur cette base, déjà, les titres sont différents selon que l’on se situe d’un côté de la Manche ou de l’autre : pour le Figaro, il s’agit de simplement de “Mauvais chiffres pour la production industrielle en juin” ; le Financial Times, lui, indique beaucoup plus brutalement que “La production industrielle française chute”:

D’entrée, le ton est donné. Pour les uns, la situation est simplement “mauvaise” ; mais on est en période de crise, alors de quoi s’étonne-t-on ? et puis c’était déjà mauvais avant, alors bon… Pour les autres, il s’agit d’une “chute” ; comprendre, la production n’est pas simplement mauvaise : elle est plus mauvaise qu’avant.

Passons aux articles eux-mêmes. Dès le début, le Figaro nous rappelle justement que ces mauvais résultats interviennent “après une hausse en mai”, où les chiffres étaient même “bons”, nous dit-on au paragraphe suivant. Le Financial Times, au contraire, enfonce immédiatement le clou : en juin, la production française a “plongé”, signe d’une “croissance en berne” en comparaison à une “Allemagne résurgente”.

Ainsi donc, l’introduction creuse encore le fossé entre les deux perceptions. Côté français, l’information est replacée dans le contexte d’un précédent mois satisfaisant. Côté britannique, c’est le voisin allemand, apparemment en pleine reprise, qui sert de repère.

Même les citations d’expert sont totalement différentes. Chacun pioche où il le préfère. L’économiste cité par le Figaro, employé par une entreprise pharmaceutique, va jusqu’à parler d’une “dynamique conjoncturelle positive”. Les chiffres de juin sont mauvais, mais relèvent peut-être de l’incident de parcours, dans un contexte “positif”. Celui choisi par le Financial Times, un Français qui officie à la Société générale, parle plutôt de “mauvaise surprise”, et s’inquiète de voir la “croissance en berne avant même que les ajustements budgétaires [comprendre, la rigueur] n’aient fait leur effet”.

En fin d’article, le Figaro achève de convaincre son lectorat en mentionnant que sur le second trimestre 2010, la production industrielle française a tout de même augmenté de 0,8%. Hélas, la comparaison offerte par le Financial Times dès le troisième paragraphe remet cruellement en cause cette appréciation : au second trimestre 2010, la production française a certes augmenté de 0,8%, mais cette donnée est à comparer avec les 5,4% affichés par l’économie allemande.

Tandis que le Figaro termine sur une dernière bonne note — la hausse de la production manufacturière, signe que tout n’est décidément pas gris dans le ciel français —, le Financial Times rappelle pour sa part l’improbabilité des prévisions de croissance officielles : si Paris devait revoir son estimation à 1,5% plutôt que 2,5%, nous dit-on, il faudrait trouver 10 milliards d’euros supplémentaires pour le budget 2011.

Chacun est bien entendu libre de déterminer quelle perception est la plus fidèle à la réalité, quelle contextualisation est la plus complète et la plus honnête. Il ne s’agit pas ici de distribuer les bons ou mauvais points, ni de révéler quelque secret bien gardé.

Mais l’exemple ci-dessus illustre bien à quel point celui qui se contente d’une seule source — ou d’un seul type de sources — regarde le monde avec des oeillères.

Article initialement publié chez Rubin Sfadj

Illustration CC FlickR par @thewtb

]]>
http://owni.fr/2010/08/13/lart-discret-de-la-contextualisation-journalistique/feed/ 3
Wikileaks: une embuscade dans la jungle de l’info http://owni.fr/2010/07/24/wikileaks-comme-une-embuscade-dans-la-jungle-de-linfo/ http://owni.fr/2010/07/24/wikileaks-comme-une-embuscade-dans-la-jungle-de-linfo/#comments Sat, 24 Jul 2010 09:00:32 +0000 JCFeraud http://owni.fr/?p=20170 [NDLR] Cet article, publié le 24 juin, présente Wikileaks et analyse les conséquences de son développement sur le journalisme. Un résumé salvateur au moment où le site fait encore parler de lui.

“Porter la plume dans la plaie”…Entre pression économique, diktat du marketing éditorial et démission déontologique d’une profession éparpillée façon puzzle par la crise de la presse, l’idéal journalistique tel que l’avait défini Albert Londres dans les années 30 est devenu l’exception aujourd’hui. Mais le journalisme d’enquête et d’investigations, de vrais scoops et de révélations – celui que le manifeste de “Libération” définissait en 1973 comme “une embuscade dans la jungle de l’information” – est peut-être en train de renaître dans ses marges, comme dirait mon confrère blogueur Narvic. Tout comme le Gonzo, ce journalisme de récit hors-cadre cher à Hunter S. Thompson…

Mon optimisme tout relatif à propos de cette renaissance possible du métier dans son expression la plus noble et la plus radicale trouve sa source dans ma découverte – récente je l’avoue – de Wikileaks.org : un site d’information participatif dont la vocation est de diffuser des documents sensibles, top secret, confidentiel défense…généralement refusés par les grands médias qui pratiquent de plus en plus l’autocensure pour des raisons économiques ou politiques. Depuis 2006, Wikileaks a pris le maquis de l’info en transposant au journalisme d’aujourd’hui la parabole de Mao : comme un poisson dans l’océan numérique du World Wide Web…

Son dernier fait d’armes : la diffusion d’une vidéo titrée “collateral murder” ce lundi 5 avril montrant une effroyable bavure de l’armée américaine en Irak. A savoir l’attaque au canon de 30 mm par deux hélicoptères Apache d’un groupe de civils supposés armés, parmi lesquels figuraient deux employés de l’agence Reuters portant un appareil photo equipé d’un zoom (confondu avec un lance-roquette RPG). Bilan : une dizaine de morts, dont le photographe et son chauffeur. Et deux enfants gravement blessés lors d’un raid visant le véhicule qui portait secours aux civils pris pour des insurgés. Ces images sont terrifiantes, tout comme les commentaires des pilotes.

Regardez plutôt:

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le Pentagone aurait bien voulu voir ces images datant de 2007 rester classifiées. Mais il y a une fuite au sein même de l’US Army puisque la vidéo a été tournée par la caméra de l’un des hélicoptères. C’est tout le concept de Wikileaks : quand une institution cherche à étouffer par tous les moyens un fait ou une affaire qui risque de faire beaucoup de bruit, ce site franc-tireur répond présent. Mais c’est l’éternel combat du pot de fer contre le pot de terre : initialement diffusée sur YouTube,“collateral murder” a été visionné deux millions de fois avant d’être retiré du site de vidéo de Google pour “contenu inapproprié”. Avant même cette affaire, Wikileaks aurait même été déclaré “menace pour l’armée américaine”. Et un rapport de la CIA datant de mars recommanderait purement et simplement la fermeture du site. Mais dans l’immédiat, l’objectif a été atteint : malgré les pressions (un membre de Wikileaks aurait été menacé avant la diffusion de la fameuse vidéo), les images ont été portées à la connaissance du public, reprises un peu partout par les grands médias (libérés pour le coup de toutes préventions), et les militaires américains ont été sommés de s’expliquer sur cette énième bavure meurtrière.

Mais qui se cache donc derrière Wikileaks ?  Une fondation comme Wikipedia ? C’est tout comme : un organisme à but non lucratif baptisé The Sunshine Press et qui est financé exclusivement par des dons de “défenseurs des droits de l’homme, de journalistes d’investigation, de technophiles et de citoyens”, explique Wikileaks sur sa homepage. Le site qui invite à payer via Paypal et d’autres solutions de paiement a déjà levé 370.000 $ depuis le début de l’année et a besoin de 600.000 $ pour fonctionner en année pleine. Nul doute que la vidéo “collateral murder” a du susciter de nouveaux dons. D’autant que cette ONG journalistique a aussi son infatigable prêcheur : l’australien Julian Assange que l’on voit ici interviewé par la chaîne d’info du monde arabe Al-Jazeera. Il explique avoir voulu montrer “ce qu’était vraiment la guerre moderne”

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Quant au fonctionnement de Wikileaks il pose évidemment de nombreuses questions.

Par essence, les documents sont souvent fournis par ses sources anonymes…ouvrant la voie à de possibles manipulations. Mais le site assure procéder à toutes les vérifications nécessaires avant publication, en s’appuyant notamment sur un réseau de journalistes professionnels.  Il fait aussi appel à des spécialistes de l’image et même à des casseurs de codes quand les documents sont cryptés. Parmi ses autres faits d’armes, la publication des règles d’engagement des troupes américaines en Irak, des documents sur Guantanamo et plus récemment d’une note de la CIA expliquant comment inciter les pays européens à envoyer plus de troupes en Afghanistan (pour plus de détails allez voir sur le site)…

Autre question, comment Wikileaks peut-il garantir  la confidentialité à ses sources quand on connaît la puissance de l’appareil de renseignement américain ? Attaqué une centaine de fois en justice en quatre ans d’existence, le site n’a jamais balancé ses sources. Sur le plan technique, il est pour l’heure hébergé en Suède, pays célèbre pour son Parti des Pirates où était d’ailleurs basé le site illégal d’échange de fichiers The Pirate Bay. Mais Wikileaks aurait pris soin de disséminer ses informations sur d’autres serveurs, un peu comme on mettrait des documents compromettants dans plusieurs coffres de banque… Mais ces précautions sont sans doute dérisoires face aux coups tordus de la CIA et aux grandes oreilles de la NSA. Wikileaks espère donc trouver asile dans un pays qui garantirait réellement la liberté d’informer et la protection des sources : l’Islande peut-être…

Alors Wikileaks est-il vraiment “le futur du journalisme” comme l’espèrent certains ? Peut-être pas. Mais c’est sûrement une arme pour tous ceux, journalistes ou citoyens, qui cherchent encore la vérité derrière le miroir, surtout quand elle dérange. Et le Web participatif d’aujourd’hui a cela de magique qu’il devrait susciter d’autres vocations pour créer “un, deux, trois Vietnam” de l’info envers et contre le renoncement journalistique ambiant.

__

Billet publié en avril dernier sur le blog OWNI de J-C Feraud..

Crédits Photo CC Flickr : Muehling Haus.

]]>
http://owni.fr/2010/07/24/wikileaks-comme-une-embuscade-dans-la-jungle-de-linfo/feed/ 7
Le jour où @Place_Beauvau n’utilisa pas de guillemets: #fail http://owni.fr/2010/07/16/le-jour-ou-place_beauvau-n%e2%80%99utilisa-pas-de-guillemets-fail/ http://owni.fr/2010/07/16/le-jour-ou-place_beauvau-n%e2%80%99utilisa-pas-de-guillemets-fail/#comments Fri, 16 Jul 2010 09:55:36 +0000 Gilles Bruno http://owni.fr/?p=22205

Quand Beauvau twitte, ça fait peur.

C’est l’histoire d’un tweet.

Ce matin, alors que l’orage gronde et que les troupes française se font rincer sur les Champs-Élysées, avec mes « twittos », avec les gens qui me suivent et que je suis sur Twitter, je regarde, en alternant entre TF1 et France 2, le défilé militaire.

On commente, on blague, et Nathalie Kosciusko-Morizet partage en direct des photos sur son fil Twitter.

Et puis soudain, dans ma « timeline », ce message, émanant du compte officiel du ministère de l’Intérieur :



Pas de lien. Pas de guillemets. Une phrase violente. Et je ne peux m’empêcher de faire part de ma surprise :

Ce message sera largement relayé. Alors, bien justement, on commence à se poser des questions. Et ce n’est que bien après que la réponse arrive :

Le tweet n’en était pas un. C’était une fausse citation. Une phrase modifiée, et livrée sans guillemets et sans source.

La phrase « originale » du communiqué de presse de Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur…

La nuit prochaine, notre mobilisation restera totale. Je n’accepterai pas que ce moment de fête et de concorde nationale puisse être gâché par le comportement de voyous sans scrupules.

… qui devient…

La mobilisation restera totale la nuit prochaine pour empêcher les voyous sans scrupules de gâcher ce moment de fête & de concorde nationale

La grosse différence, c’est tout de même le « Je n’accepterai pas », qui montre bien qui parle. Pas le tweet. Alors, devant la volée de bois vert, la personne, le service qui est chargé de ce compte Twitter tente de se justifier, mais ne convainc pas :

Quelques minutes plus tard, la source de la « citation » arrive enfin, de façon officielle, et pas en réponse à un journaliste :

Alors que retirer comme enseignement? Déjà que @Place_Beauvau a du progrès à faire au niveau de la façon dont il communique. Dans cette période où les journalistes s’en prennent plein la figure, où ils sont taxés de non professionnalisme, on aimerait qu’au sein des équipes gouvernementales, on fasse attention à ce que l’on dit, et comment on le dit.

Twitt-karcher, Scandaleux, « Fake ? », les qualificatifs n’ont pas manqué pour qualifier ce bout de message qui n’était qu’en fait qu’un passage d’un communiqué de presse.

Florilège :

Alors, comme le dit très justement un confrère :

Billet initialement publié sur L’Observatoire des médias sous le titre “Le jour où la Place Beauveau n’utilisa pas de guillemets, ou comment mal utiliser Twitter”

Image CC Flickr YiyingLu

]]>
http://owni.fr/2010/07/16/le-jour-ou-place_beauvau-n%e2%80%99utilisa-pas-de-guillemets-fail/feed/ 17
Journaliste, entends le tweet du politique au fond du banc http://owni.fr/2010/07/12/journaliste-entends-le-tweet-du-politique-au-fond-du-banc/ http://owni.fr/2010/07/12/journaliste-entends-le-tweet-du-politique-au-fond-du-banc/#comments Mon, 12 Jul 2010 08:30:51 +0000 Marc Mentré http://owni.fr/?p=21721

Ce 30 juin 2010 à 10h du matin, je lance un exercice avec un groupe de journalistes « papier », qui viennent s’initier au « web ». Une mise en pratique. Auparavant, j’avais expliqué et insisté —entre autres— sur l’importance de Twitter comme source d’information, sur la complémentarité des réseaux sociaux, sur le fait que les sites d’information et les journalistes étaient soumis désormais à une rude concurrence en terme de rapidité et de réactivité… Mais je ne pensais pas qu’un député UMP permettrait d’illustrer à ce point mon propos.

Ce matin du 30 juin, donc le choix de quelques journalistes en formation est de traiter du football français. Leur point de départ : l’audition de Raymond Domenech et Jean-Pierre Escalette devant la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. A priori, il ne fallait pas attendre grand chose de cette séance, Raymond Domenech ayant obtenu que cette audition, qui devait être initialement retransmise par La Chaîne Parlementaire et Eurosport, se déroule à huis-clos.

Mais nous sommes à l’ère de « l’information Twitter », et un député, Lionel Tardy, féru de nouvelles technologies, a décidé de tweeter en public la rencontre (un extrait de ses tweets ci-dessous et son fil ici) :

J’ignore le règlement de l’Assemblée nationale prévoit dans ce cas de figure, mais en terme d’information que signifie son acte ?

  • c’est la confirmation, qu’une « source » est toujours prête à parler [le fameux "traître" de Patrick Evra], y compris dans lieux présumés secrets. Pour une fois, l’opération de dévoilement est publique ce qui la rend d’autant plus spectaculaire, car c’est rarement le cas. Peut-être faut-il parler sur ce point au passé ; quelques heures plus tard, ce même 30 juin, un autre député UMP, Yannick Favennec, tweetait ce qui se passait lors d’une réunion avec Nicolas Sarkozy. Une annonce qui était reprise comme un fait politique majeur par lemonde.fr ou lefigaro.fr en s’appuyant sur cette seule source, reprise par une dépêche AFP :

  • l’information est « désintermédiatisée ». Lionel Tardy  de « source » et devenu acteur de l’information. On imagine la frustration des journalistes qui étaient à l’entrée de la salle et lisaient sur leur smartphone les tweets du député.
  • l’évolution technologique rend extrêmement facile pour les « amateurs » de produire de l’information et ici je pense en particulier à la qualité des vidéos qu’a prises ce député et qu’il a uploadé sur son FB
  • les sites d’infos à la seule exception du Monde.fr (voir ci-dessous), qui reprendra d’ailleurs l’un des tweets de Lionel Tardy en titre, doivent revoir leurs procédures de veille sur Twitter. En effet, des sites pourtant spécialisés dans le sport (L’Équipe) ou connu pour leur réactivité (20mn, Libé, Nouvel Obs…) sont sur cette info « à la ramasse ». Ils se rattraperont par la suite [en utilisant les tweets de Lionel Tardy comme matière première d'ailleurs], mais seulement par la suite…

  • la question déontologique. Les journalistes avec lesquels je me trouvais se sont immédiatement demandé s’ils auraient repris les tweets du député pour le site de leur journal. Faut-il considérer cette réaction comme old fashion ? Le fait est qu’elle fut unanime parmi les participants à cette formation. Il ne s’agissait pas d’une défiance vis-à-vis de l’outil (Twitter) mais leur réticence tenait au fait que l’auteur des tweets — un député — transgressait la réglementation de l’Assemblée nationale, le lieu où l’on fait les lois. Question ouverte donc : faut-il se ranger à l’avis de Jean-Jacques Bourdin, de RMC,  qui, sur son blog, titre « laisser tweeter Tardy » ? La discussion se poursuit en tout cas sur  #laisseztweetertardy.
  • la qualité de l’information. C’est le problème de la source unique. Ce n’est guère un souci dans le cas qui nous occupe, mais si ce procédé [un acteur tweete d'un lieu présumé clos] se généralise, la question de la manipulation de l’information se posera inévitablement.

Billet initialement publié sur Mediatrend sous le titre Lionel Tardy, député : « Je suis le traître qui twitte et je l’assume »

Image CC Flickr Steve Rhodes

]]>
http://owni.fr/2010/07/12/journaliste-entends-le-tweet-du-politique-au-fond-du-banc/feed/ 6
Journaliste : Protège-toi, le ciel t’aidera! http://owni.fr/2009/12/30/journaliste-protege-toi-le-ciel-t%e2%80%99aidera/ http://owni.fr/2009/12/30/journaliste-protege-toi-le-ciel-t%e2%80%99aidera/#comments Wed, 30 Dec 2009 16:34:41 +0000 Stéphane Favereaux http://owni.fr/?p=6566 La loi sur la protection des sources des journalistes vient d’être adoptée par le Sénat. Un an de sommeil sénatorial d’une loi presque enterrée resurgissant pour en arriver à ce vote du 21 décembre 2009. L’Assemblée Nationale avait d’ores et déjà validé le texte, le Sénat à suivi. « Le secret des sources des journalistes est donc enfin protégé dans l’exercice de leur mission d’information du public » dit ce texte.

Comme cela était prévu, la majorité prézydentielle et le Nouveau Centre ont voté pour, le PS contre. Quant au PCF et aux verts, ils furent, curieusement, absents du débat. A l’étude depuis le printemps 2008, le Sénat modifie le texte en novembre 2008 renvoyant l’assemblée à ses études…

Assemblée qui décidera que dorénavant, il ne sera plus possible de “porter atteinte directement ou indirectement” au secret des sources journalistiques. Excellente nouvelle sur le papier tant les attaques se sont multipliées contre les droits, ne serait-ce que d’auteur, de cette profession ou dans le cadre de scandales judiciaires ayant noirci des tonnes de papier.

Le problème majeur réside en ceci que ce secret des sources peut être levé à titre « exceptionnel » face aux impératifs d’intérêt public. Sénat et Assemblée sont tombés d’accord pour dire que : “le secret des sources des journalistes est protégé dans l’exercice de leur mission d’information du public ». La mention « à titre exceptionnel » disparaît pour devenir  « si les mesures envisagées sont strictement nécessaires et proportionnées au but légitime poursuivi ».

Merveille de sémantique et de syntaxe creuse… permettant globalement de laisser décider les autorités judiciaires et / ou politiques de l’interprétation de ce texte.

L’ensemble du parcours de l’info sera « protégé », le texte s’appliquant à l’ensemble de la chaîne d’information … mais les exceptions sont tellement nombreuses que les journalistes ne seront pas tellement protégés, pas plus que leurs sources. La gravité du délit, du crime, déterminera le niveau de protection des sources … Encore une question d’interprétation et d’appréciation par la chose judiciaire et politique. Clearstream est encore dans les mémoires. Denis Robert doit s’en souvenir. Le jour où les pouvoirs n’étaient en aucun cas séparés…

« Une carte de presse ne saurait délier un citoyen de ses droits », pense le député Nouveau Centre Rudy Salles et Jacques-Alain Benisti, de la majorité prézydentielle (UMP) reconnaît en cette loi un « texte équilibré ».

La liberté s’arrête où commence les intérêts…

La portée de la loi est réduite par ses exceptions d’application, par l’interprétation qu’il est possible de faire de ce texte et des conditions de levé du secret des sources. A chacun, en fonction des affaires -on pensera volontiers ici aux affaires politico-financières-  de décider de protéger ou non les sources. En l’occurrence, on peut avoir des doutes à la lumière de ce que fut le procès des emplois fictifs de la Mairie de Paris, de la condamnation de Juppé, de Clearstream, ou des procès à venir dans lequel Chirac est impliqué. Nul doute que les journalistes et leurs sources seront parfaitement protégés ! /-)

Ne plus permettre aux journalistes et à leurs sources d’être protégés dans leur travail, pour la crédibilité de leurs enquêtes, de leurs recherches, c’est porter atteinte à une profession parfaitement et absolument essentielle à la pérennité d’un régime démocratique.

Porter atteinte aux droits des journalistes, c’est garantir au pouvoir une potentielle impunité face à une justice aux ordres et une presse parfois téléguidée par le Palais de l’Elysée.

Ne plus protéger les sources, c’est judiciariser potentiellement toute personne ne caressant pas dans le sens du poil les présumés innocents, les vrais et les faux coupables. Les lièvres que lèvent les journalistes ont souvent débloqué des instructions, apporté des éclaircissements nécessaires à la compréhension d’affaires judiciaires, politiques, économiques, financières.

C’est aussi donner aux citoyens un accès à l’information moins calibrée que la version lisse arrangeant tout le monde.

Quel contexte judiciaire à venir nécessite que ce type de loi liberticide soit voté et adopté par  nos assemblées ?

]]>
http://owni.fr/2009/12/30/journaliste-protege-toi-le-ciel-t%e2%80%99aidera/feed/ 2