OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Il pleut, il mouille, c’est la fête à la bidouille http://owni.fr/2012/11/20/il-pleut-il-mouille-cest-la-fete-a-la-bidouille/ http://owni.fr/2012/11/20/il-pleut-il-mouille-cest-la-fete-a-la-bidouille/#comments Tue, 20 Nov 2012 11:28:33 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=126241 Owni le premier chapitre provincial d'Open Bidouille Camp, deux mois à peine après la première édition parisienne. Plus de 1 000 personnes ont (re)découvert les joies de la bricole créative en mode collaboratif.]]>

Ils n’ont pas chômé les Bretons : ce samedi, ils ont organisé le second Open Bidouille Camp à Brest (OBCB) en partenariat avec Owni, soit deux petits mois après la première édition à Saint-Ouen (93) que nous avions co-organisé. Cet événement qui célèbre le bricolage et les savoirs-faire, Do It Yourself en anglais, sous sa forme traditionnelle ou boostée au numérique, a inspiré le jour-même ceux qui le suivaient à distance : “Cela a commencé avec des tweets le 22 septembre”, se souvient Antony Auffret, des Petits Débrouillards Bretagne, une association d’éducation populaire œuvrant en particulier dans les sciences.

“Les p’tits déb’”, comme on les appelle, nous ont très vite contacté et zou, c’était parti, d’autant plus vite que le terreau était déjà bien favorable :

Parce que des acteurs brestois agissent au quotidien dans les quartiers avec les habitants et qu’il convient de mettre en lumière ces pratiques. Parce la ville et le pays de Brest est déjà engagé depuis de nombreuses années dans l’appropriation sociale d’internet et de ces nouvelles formes de faire ensemble.

Quand nous, le collectif OBCB, avons vu l’évènement de Saint-Ouen et sa grande médiatisation sur le web, nous nous sommes dit que Brest avait toute légitimité pour être la deuxième ville de France à organiser un Open Bidouille Camp.

S’inscrivant dans la logique portée par la Ville illustrée par les 100 PAPIs qui maillent le territoire, le Forum des Usages Coopératifs, Brest en Bien Communs, l’Open Bidouille Camp s’adressera à toutes et tous.

Épaulés par l’Association des filières de l’électronique, de l’informatique et des télécoms (AFEIT), et la Maison du libre, les Petits Débrouillards ont rassemblé une vingtaine de stands dans le hall de la mairie. Soit autant que les Parisiens. Conformément à la philosophie d’OBC, l’événement était gratuit, entre autres grâce à une collecte sur la plate-forme de crowdfunding made in Bretagne Octopousse. En tout, plus de 1 000 personnes ont mis la main à la pâte, des jeunes, des moins jeunes, mais “peut-être pas assez de 15-25 ans”, note Antony. Autant de monde à cet endroit, “c’est rare”, souligne-t-il.

Conception de capteurs, impression 3D, fabrication de meubles design, récupération de composants électroniques, installation de logiciels libres, etc, les stands privilégiaient les ateliers pratiques. Mais pas encore assez au goût des organisateurs, et la place manquait. Du coup, ils voient plus grand pour la prochaine édition : “Nous aimerions louer un grand gymnase”, annonce Antony.

Et pourquoi pas sur un week-end, histoire que les tenanciers de stand en profitent aussi en tant que public et prennent davantage le temps d’échanger ? “Je n’ai pas vu donc la journée passer, témoigne bluedid29, “musicien bidouilleur” qui a fait un atelier logiciels libres, vers 17 heures après le rangement j’ai pu enfin faire un tour dans les ateliers et là c’était vraiment formidable toute cette créativité, ces bidouilles diverses, incroyables, que du bonheur :)”  “Super expérience c’était génial tout ça. Sur les ateliers, souvent une seule personne, a renchérit Arnaud de la Maison du libre sur la mailing list. C’est compliqué de faire une pause, de profiter de la fête. Il a manqué un moment où on boit un coup tous ensemble, soit on installe la veille et on mange ensemble, soit on range le lendemain, et du coup on bouffe ensemble le soir” .

Une édition printanière et automnale sont déjà dans les cartons. OBCB a ainsi déjà reçu l’invitation de Michel Briand, élu municipal en charge d’Internet et du multimédia, pour monter le camp pendant Brest en Biens Communs, en octobre. Et pour pérenniser cet “engouement populaire”, nos Bretons bidouilleurs ont bien l’intention de réfléchir aux différentes façons de s’inscrire dans le temps.


Photos d’Antony Auffret des petits débrouillards (cc) Voir le portfolio ici.
À voir aussi ce reportage sur Tebeo, la télévision locale.
Titre emprunté à Julie Le Goïc /-)

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On a bien fait la bidouille à la française ! http://owni.fr/2012/09/24/on-a-bien-fait-la-bidouille-a-la-francaise/ http://owni.fr/2012/09/24/on-a-bien-fait-la-bidouille-a-la-francaise/#comments Mon, 24 Sep 2012 15:13:26 +0000 S.Blanc, A.Fradin, O.Noor http://owni.fr/?p=120694

Le plateau de jeu géant de l'asso UnderConstruction a fait le bonheur des grands enfants. Le but, voyager dans le temps de 1800 à nos jours pour découvrir les nouvelles technologies et leurs impacts dans les champs écologiques, sociaux, militants. - (cc) Ophelia Noor

On l’avait promis, de bonne foi, vendredi : samedi en fin de journée, il y aurait un beau reportage composé à quatre mains et un appareil photo sur le premier Open Bidouille Camp, que nous co-organisions avec nos amis de la Cantineet de Small Bang à Mains d’Œuvres à Saint-Ouen. Samedi soir, il n’y avait rien dans le back-office, pas même un début d’article. Ni même à 10 heures le lendemain. Certains rigolent déjà peut-être : ben voyons, elles ont préféré faire mumuse avec les LEGO ou bien vadrouiller en vélo électrique, et puis elles ont participé à l’atelier pâtes fraîches et ça a fini vautrées dans un canapé, une bonne assiette de ravioli ricotta-épinard dans le ventre, le tout arrosé de Club-Mate.

Fête le vous-même !

Fête le vous-même !

Sur le modèle des Maker Faire, ces grands rassemblements dédiés au do it yourself, version moderne du bricolage de nos ...

Des LEGO, nous vîmes trois briques en passant lors du démontage des stands, le vélo, pourtant installé devant nous, était caché par la masse des curieux, les pâtes, c’est vrai, on a eu une assiette, enfin une dizaine de bouchées qu’une âme charitable nous a amené à 16 heures au bar. La seule chose de juste, c’est qu’on a enfilé les bouteilles de Club-Mate, la très caféinée boisson préférée des hackers.

Car cette “première fête-le vous-même” a été un succès. À titre d’exemple, en bons adeptes du datajournalisme, citons un chiffre : nous n’avons pas profité de l’événement car nous avons préparé 170 sandwiches. Quant au nombre de cafés versés, de bouteilles de Mate décapsulées, nous avons perdu le compte au bout de deux heures. Les commandes s’enchaînaient si vite que nous n’avons pas eu le temps de donner à la Débrouille Compagnie les capsules et les bouteilles vides sur lesquelles elle lorgnait pour ses ateliers récupération.

Ouvrir le capot et réenchanter le monde

En guise de pause, je (Sabine) suis allée animer la conférence. Je pensais marcher au moins quelques mètres, du bar à la scène pour détendre mes jambes de barmaid d’un jour : espoir déçu, il fallait se frayer un passage parmi la foule massée dans la seconde salle, captivée par les machines à émerveillement apportées par différents fab labs. Une conférence qui a permis de voir ce qui liait tous ces ateliers issus aussi bien du monde des hackers que de la récupération ou de l’éducation populaire. Ce sentiment que nous arrivons à un tournant crucial et que les lendemains peuvent encore gazouiller si nous retrouvons, ensemble, du sens, en particulier en se réappropriant les savoirs-faire, pour réenchanter notre monde.

Benoît Parsy et son atelier post-prandial de programmation de robots en LEGO® - (cc) Ophelia Noor

Ce n’est pas tant la foule qui nous a réjouis que sa composition : l’enjeu était de dépasser le cercle fermé des geeks numériques. Faute d’avoir pu échanger beaucoup avec le public, fions-nous à quelques indices pour savoir si nous sommes sortis de notre microcosme. Déjà le retour des stands.

Le Fac Lab nous a ainsi expliqué que beaucoup de gens étaient présents dans un esprit de découverte. En espérant que l’essai soit transformé au fab lab directement. “Indéniablement, oui, témoigne Benoit Parsy, l’homme LEGO. Une cinquantaine de personnes sont passées, des mamans et des papas intéressés par l’outil pédagogique et l’ouverture à la programmation derrière le jouet, des geeks qui ont voulu mettre les mains dans le cambouis et ont programmé/hacké les robots et d’autres qui posaient des questions plus techniques (15), des enfants qui ont programmé effectivement un robot, des enfants qui ont joué avec les robots, une bonne dizaine… “

Jerry Can ou le serveur-ordinateur personnalisable et nomade dans un... jerrycan. Logiciel libre, matériaux de récupération, et les plans qui sont mis à la disposition de tous. (cc) Ophelia Noor

Romain, de JerryCan, poursuit :

J’ai parlé à plein de gens différents, des gens du quartier parfois assez âgés, beaucoup de jeunes couples, des papas un peu geeks qui montrent à leurs enfants, bref je suis bien sûr qu’on a tous vu la même chose, globalement peu de barbes.

Apparemment, nous avons aussi bénéficié du calendrier : le même jour avait lieu la fête de la ville, drainant le public vers Mains d’Œuvres.

Et sur Twitter, le hashtag #OBCamp n’a pas été beaucoup utilisé, alors que d’ordinaire, les événements de “geek” sont abondamment relayés sur le site de micro-blogging.

Jérôme Saint-Clair, du Graffiti Research Lab, souligne aussi un autre intérêt, côté organisateurs cette fois-ci

Cela nous a permis de rencontrer des organisateurs d’événements (ateliers,… ) qui souhaitent mettre en avant ce type de technologies/philosophies et donc permet d’atteindre les non initiés à postériori.
Ce type d’événement permet aussi aux acteurs de ce mouvement de se retrouver IRL et de mettre un visage sur des pseudos. Ceci a pour effet de nouer un peu mieux connaissance, d’échanger et permet parfois d’envisager des collaborations entre domaines connexes.

Martin (au centre) du Graffiti Reseach Lab, les mains dans le cambouis pendant la conférence de l'OBCAMP. (cc) Ophelia Noor

Merci, merci !

Nous remercions tous nos sponsors, Etsy, la Fonderie, Kiss Kiss Bank Bank, et nos partenaires médias DailyMotion, le Mouv’ et l’Atelier des médias. Sans oublier les contributeurs de notre collecte sur la plate-forme de crowdfunding. Les 63 donateurs nous ont permis d’atteindre 147% de notre objectif, avec au passage un mécène surprise, Digitalarti. Autant de mini-sponsors que nous avons remerciés en public en citant leurs noms sur scène.

Décidément, les Internets sont une bien belle invention. Yann Guégan, notre confrère de Rue89, a réalisé “bidouillé” une vidéo sur des ateliers :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

et Flo Laval a offert un joli clip de remerciement :

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Photographies par Ophelia Noor pour Owni /-)
Les photos de la galerie sont ici.

Et le toujours très actif Nicolas Loubet, de Knowtex, a eu la bonne idée de faire un Storify pendant qu’on éclusait nos stocks de pâté et d’emmental :

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Fête le vous-même ! http://owni.fr/2012/09/20/fete-le-vous-meme/ http://owni.fr/2012/09/20/fete-le-vous-meme/#comments Thu, 20 Sep 2012 13:55:21 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=119977 Owni organise ce samedi le premier Open Bidouille Camp, en partenariat avec la Cantine et Small Bang. Au menu, des ateliers pour mettre la main à la pâte et une conférence sur les enjeux politique, économique et sociaux de la fabrication personnelle. ]]>

C’est chouette les Maker Faire, pourquoi il n’y en a pas en France ?

Si ça nous botte, just do it !

Oui, mais à la française !

Voici en résumé la substantifique moelle des échanges qui nous ont conduit d’une discussion autour d’une bière avec des passionnés de bidouille/hacking/making/Do it yourself (DIY), à un événement bien réel : le premier Open Bidouille Camp, qui accueille le public ce samedi de 11 heures à 18 heures à Mains d’Œuvres à Saint-Ouen (93).

Co-organisé par Silicon Xperience/La Cantine et Smallbang, il proposera au grand public de se (re)lancer dans les joies du bricolage créatif,  à travers une série d’ateliers. Et le tout est gratuit, avec le soutien de nos sponsors Etsy, la Fonderie, Kiss Kiss Bank Bank, des donateurs de notre collecte sur la plate-forme de crowdfunding, qui a permis à Digitalarti de rejoindre les sponsors, sans oublier nos partenaires médias DailyMotion, le Mouv’ et l’Atelier des médias.

L’objectif et l’enjeu était clair, dès le début : faire un événement grand public, à l’image des Maker Faire, ces grands rassemblements à succès dédiés à la bidouille, nés aux États-Unis en 2006 et qui ont depuis essaimé. Dans ce sens, l’Open Bidouille Camp (OBC) espère apporter un élément de réponse aux questions que nous avions soulevées dans un article : “Le DIY se boboïse”. Nous y faisions le constat que les possibles ouverts par le numérique, tant sur les moyens à disposition que sur les capacités d’entraide et de partage propres à Internet, n’atteignent pas forcément les publics qui en ont le plus besoin. Qui dans les quartiers populaires sait ce qu’est un fab lab ? Pratique Arduino ? Partage ses plans d’impression 3D sur Thingiverse ?

“Oh je fais une étagère DIY”

L’utilisation du terme DIY est emblématique : ceux qui bidouillent, réparent, récupèrent, créent par nécessité ne disent pas “oh je fais une étagère DIY”. Ils font tout court, ils bricolent éventuellement, sans avoir un regard réflexif sur leurs pratiques.

Nous avons dans un premier temps pensé squatter la Fête de l’Humanité, en escomptant capter un peu de l’immense foule qu’elle draine. Et puis le clin d’œil à Marx nous amusait : les fab labs et autres hackerspaces ne permettent-ils pas de se réapproprier les outils de production ? Faute d’accord  – non motivé – des organisateurs, nous avons dû trouver un nouveau lieu qui respectât l’état d’esprit initial. Fuyant Paris et ses bobos (à l’exception de l’équipe organisatrice, qui ne peut échapper à elle-même), nous avons investi Mains d’Œuvres, un lieu bien connu des habitués de l’éducation populaire.

Le meilleur moyen d’inciter les gens à pratiquer, c’est de leur proposer de se lancer à travers des ateliers. En tout, une vingtaine d’associations ou collectifs ont accepté de poser leurs outils et logiciels, issus du monde du hacking, des fab labs, de la récupération, de l’informatique et même de la cuisine. Et, oui vous mettrez la main à la pâte aussi au sens propre du terme. Voici un échantillon des stands, et pour un descriptif plus complet et exhaustif, visitez le Tumblr de l’événement qui se remplit progressivement :

- la programmation, c’est compliqué ? Découvrez-là à travers des robots dansants LEGO Mindstorm, même les enfants peuvent s’y mettre.

- contre l’obsolescence programmée, cultivez l’art de la récup’ avec la Débrouille compagnie.

- la voiture, c’est pô pratique et ça pollue, le Velib, c’est fatigant à Ménilmontant, alors vive le vélo électrique. Antoine Sachs, de la chronique sans carbone, est un adepte du biclou à batterie. Peut-être repartirez-vous avec le vôtre ?

Papa hacke le capitalisme

Parce que cette bidouille en mutation est un extraordinaire terrain de réflexion politique, économique et sociale, nous avons glissé entre deux ateliers un temps pour débattre de ces enjeux. Un terrain potentiellement révolutionnaire, à l’image de la position d’Adrian Bowyer, le créateur de la RepRap, une imprimante 3D grand public autoréplicante (elle peut fabriquer ses propres pièces) :

Je peux imaginer un collectif de dix familles qui vont ensemble dans un village utiliser leur imprimante 3D domestique durant une semaine pour imprimer les dessins de la voiture d’une des familles, téléchargés d’un site open-source. D’un coup, il n’y a plus d’industrie de la voiture. »

Moins extrêmes, certains s’insèrent davantage dans l’économie “classique”, en la mâtinant plus ou moins des valeurs de partage et d’ouverture. Quand ce n’est pas les entreprises traditionnelles qui viennent à ce nouvel écosystème.

Trois invités seront présents pour remettre ces enjeux en perspective et répondre aux questions du public. Fondatrice du blog Ecoloinfo, Anne-Sophie Novel vient de publier Vive la co-révolution, avec Stéphane Riot. Enseignant-chercheur à la Sorbonne, Mathieu O’Neil est rédacteur en chef du Journal of Peer Production, une revue en ligne traitant des nouveaux modes de production collaboratifs. Spécialiste du hacking, le chercheur suédois Johan Soderberg a publié entre autres une thèse, “Du Free software à l’open hardware : théorie critique sur les frontières du hacking”, et “Hacker le capitalisme – Le mouvement de l’open source et du logiciel libre”.

Et comme toute cette effervescence manuelle et intellectuelle demande de l’énergie, nous avons prévu quelques caisses de Club-Mate, la boisson énergisante favorite des hackers, et des gâteaux faits maison bien sûr !

Soutenez l’Open Bidouille Camp en participant à notre collecte Kiss Kiss Bank Bank !


Illustrations [CC-by-nc-sa] de Loguy Batonboys /-) S.A.V par Cédric Audinot et photos par Ophelia Noor ~~~~=:)
Un évènement organisé par Owni (Sabine Blanc, Andréa Fradin, Ophelia Noor), Silicon Xperience-La Cantine (Hélène Girard, Nirina Thibault), Smallbang (Eva Moari, Pierre Cattan).

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