OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Dis, papa, c’est quoi l’open data? http://owni.fr/2011/04/06/dis-papa-cest-quoi-lopen-data/ http://owni.fr/2011/04/06/dis-papa-cest-quoi-lopen-data/#comments Wed, 06 Apr 2011 13:00:41 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=55395 Connu pour ses logiciels non libres, Microsoft a eu la très bonne idée de demander à Regards sur le numérique (RSLN, animé par Spintank), son “laboratoire d’idées, de réflexions et d’expérimentations en ligne“, de se pencher sur la notion d’open data, et donc le partage de données publiques dans des formats ouverts, afin de libérer les données récoltées, ou produites, par les autorités publiques, et de les rendre, si possible gratuitement, à la société, ses citoyens, associations, entreprises privées et administrations publiques.

Au menu, très complet, digeste et instructif : une enquête et une trentaine d’articles, que l’on retrouve sur son site ainsi que dans le n° spécial de leur magazine, suivi d’une conférence, intitulée L’Open data, et nous, et nous, et nous ?, occasion de revenir sur ce pour quoi l’open data a de l’avenir, et ce à quoi il pourrait notamment servir.

Ce mouvement de libération des données, initié en 2006 par Michael Cross, journaliste au Guardian, quotidien britannique pionnier du datajournalisme, a depuis été repris à leur compte par de nombreux pays, régions et municipalités, comme le constate Nigel Shadbolt, co-fondateur de data.gov.uk, le portail opendata du gouvernement britannique :

L’open data s’est démocratisé : ce n’est plus une chimère, c’est un objectif que l’on peut clairement et raisonnablement atteindre. Les progrès réalisés sont significatifs. Nous avons publié des milliers d’ensembles de données qui comptent réellement pour les citoyens : des dépenses publiques à la structure ou au fonctionnement du gouvernement, aux taux d’infection dans les hôpitaux ou des données relatives à l’éducation par exemple.

Pourtant, déplore Michael Cross, “la communauté est très réduite et la discussion est monopolisée par un petit nombre de personnes. Il y a un réel besoin pour des exemples de données qui changent vraiment la vie des gens“.

Pire : deux ans après son lancement, le bilan de data.gov, le portail américain, serait mitigé, et la proposition de budget alloué à l’Electronic Government Fund serait de passer 34 à 2 millions de dollars seulement, soit une coupe de plus de 90%, menaçant l’existence même de data.gov, et autres initiatives « d’open gouvernement »… alors même que de telles initiatives ont depuis été reprises dans 15 pays, 29 états et 11 villes aux États-Unis, et une dizaine de projets français.

Dans la passionnante interview qu’il a accordé à RSLN, Bernard Stiegler, philosophe et directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation (IRI, Centre Pompidou), explique que le développement de l’open data est “l’aboutissement d’une rupture majeure déjà largement entamée, et qui n’a rien à voir avec les précédentes :

« Toutes les technologies monopolisées par l’industrie de la culture, au sens large du terme, pendant un siècle, sont en train de passer entre les mains des citoyens.

C’est un événement d’une ampleur comparable à l’apparition de l’alphabet qui, comme technique de publication, c’est à dire de rendu public, est au fondement de la ers publica, tout comme à ce qui s’est déroulé après Gutenberg et la Réforme, généralisant l’accès à l’écriture imprimée et au savoir. »

Si “quantité de pouvoirs détiennent des données qu’ils ne veulent pas abandonner parce que leur pouvoir même repose sur cette rétention de l’information, Bernard Stiegler n’en rappelle pas moins que “la démocratie est toujours liée à un processus de publication – c’est à dire de rendu public – qui rend possible un espace public: alphabet, imprimerie, audiovisuel, numérique” :

C’est à une refondation totale de la chose publique qu’il va falloir procéder – et ici, il ne faut pas laisser ce devenir se produire à la seule initiative du monde économique, c’est à dire des seuls intérêts privés, dont la crise économique nous montre qu’ils ne coïncident jamais avec le bien public.

Nigel Shadbolt, rappelle de son côté deux exemples illustrant l’importance de l’open data.

L’un des tous premiers exemples de l’importance de la collecte, et du partage, des données publiques, eut lieu en 1854, lorsqu’une carte de la propagation d’une épidémie de choléra permit de visualiser le fait que les morts se trouvaient essentiellement à proximité de puits et de sources d’eau : “C’était la première fois qu’a été réellement compris le lien entre l’eau et la diffusion du choléra !“.

Plus récemment, et suite à la mort dans un accident de vélo de l’un de ses amis, un membre du cabinet du premier ministre britannique demanda s’il existait des données concernant ce genre d’accidents. Le ministre des transports avait les données, et les publia dans un tableur.

« Une fois les données publiées, une application était en ligne dans les 2 jours. Est-ce qu’un gouvernement aurait été capable de construire une application en deux jours ? Non. Il lui aurait fallu deux ans, et encore … »

Bruno Walther, de CaptainDash“, lance quant à lui un pari : “la révolution de l’opendata va être comparable à celle des réseaux sociaux

« Faisons un petit flash back : qui aurait cru, en 2001, qu’un truc qui s’appelle le réseau social, qui voient des gens s’interconnecter, et qu’une start-up qui n’existait pas encore, Facebook, allait changer le monde ?
Que ce truc allait changer les règles de mobilisation, avoir des conséquences sur un certain nombre de régimes autoritaires, et avoir des conséquences tellement fortes que des gens prendraient des données pour les mettre en ligne, et déboucher sur (la publication) des câbles américains ? »

De mon côté, je me suis pris à imaginer ce que donnerait un budget en mode open data, voire “en français facile“… et les questions que l’on pourrait dès lors se poser :

Quel est le prix moyen du repas élyséen ?
A qui profitent le placement des chômeurs, et les OPérations EXtérieures de l’armée française ?
Combien (nous) coûtent les sondages, la vidéosurveillance ?
Combien touchent Bouygues, EDF, Microsoft, Veolia de l’État et des collectivités ?

En mode ironique, je concluais ma présentation en expliquant qu’à terme, OWNI pourrait bien racheter le Canard Enchaîné, si tant est que le cercle vertueux de l’open data (et donc de la transparence), du journalisme de données (et donc d’investigation), de cette démocratisation des savoirs (et donc du quatrième pouvoir), prenait vraiment le pas sur ceux qui, encore aujourd’hui, refusent de nous rendre ce qui nous appartient, au motif que cela pourrait leur faire perdre un petit peu de pouvoir.

En attendant, le mouvement est lancé, de plus en plus de données sont libérées, de plus en plus nombreux sont aussi ceux à les réutiliser, partager, remixer. Faites tourner.

Voir aussi le datablog d’OWNI, ainsi que le Rapport de veille sur l’ouverture des données publiques de liberTIC, association qui “a pour objectif de promouvoir l’ouverture des données publiques, l’e-démocratie, le gouvernement 2.0 et d’accompagner notre territoire dans le développement et l’utilisation d’applications numériques d’utilité publique” et a qui nous avons emprunté l’image de tête en CC.

]]>
http://owni.fr/2011/04/06/dis-papa-cest-quoi-lopen-data/feed/ 35
Sarkozy le Président low tech http://owni.fr/2010/08/05/sarkozy-le-president-low-tech/ http://owni.fr/2010/08/05/sarkozy-le-president-low-tech/#comments Thu, 05 Aug 2010 17:33:38 +0000 Arnaud Dassier http://owni.fr/?p=23966

Ou le naufrage numérique de la droite française

6 mai 2007, Nicolas Sarkozy remporte l’élection présidentielle haut la main avec 53 % des voix, en incarnant, entre autres, le dynamisme et la modernité.

En tant que président de l’UMP, il a été pionnier en matière d’utilisation d’Internet et de l’e-marketing depuis 2005 (campagnes d’e-mailing, achat de mots clés Google, mise en place d’un système d’e-crm, pétitions, opérations de mobilisation, explosion des soutiens et adhésions via Internet, e-fund raising, etc.). Il est le premier homme politique à accepter d’être interviewé par un blogueur, Loic Le Meur.

Il mène une campagne ambitieuse et dynamique sur Internet, avec toute une panoplie d’actions : webTV, réseau social militant (supportersdesarkozy.com) précurseur de mybarackobama.com, plateforme de débat en ligne, équipe de community management et de buzz, vidéos virales dépassant le million de vues, rencontres avec les blogueurs, etc. Loic Le Meur lui apporte un soutien actif et remarqué, incarnant le soutien majoritaire des entrepreneurs Internet, en faveur d’un candidat qui affiche une volonté de réformes économiques libérales qu’ils appellent de leurs vœux.

Un sondage du Journal du Net indique que les internautes pensent qu’il a été le candidat le plus dynamique, celui qui a le mieux utiliser l’Internet.

A priori, le Président Sarkozy a toutes les cartes en main pour devenir le premier Président web 2.0 de l’histoire de France.

Trois ans plus tard, parmi ses ex-électeurs, il est difficile de trouver un blogueur, ou un entrepreneur du web, qui défende publiquement son action. Au mieux, ils gardent un silence distancié, ne montant au créneau que face aux attaques les plus excessives (« Sarkozy n’est pas mon Président », No Sarkozy day…). Nul doute qu’un grand nombre d’entre eux seront tentés de voter DSK si ce dernier se présente. La « communauté web » est d’autant plus hystérique dans ses attaques, qu’elle ne trouve quasiment plus aucune opposition sur le net.

Que s’est il passé ?

Première réponse : rien. Il ne s’est rien passé. Nicolas Sarkozy n’a pris aucune initiative d’ampleur marquant son intérêt pour la révolution digitale, et le rôle que cette dernière joue dans la modernisation de la France et qu’elle pourrait jouer dans celle de l’État.

Le secrétariat d’État en charge de la Prospective et du Développement de l’économie numérique a le mérite d’exister, mais c’est un cache misère. De la pure communication - je m’intéresse au numérique puisque j’ai créé un secrétariat d’État – dans la continuité de la gadgétisation de l’Internet par une classe politique de notables âgés et low tech. NKM y a été nommée pour la « punir » de ses excès verbaux lors du vote de la loi issue du Grenelle de l’environnement, ce qui en dit long sur la considération portée au digital.

Dans la réalité, la France n’a placé aucun projet parmi les 50 sélectionnés lors du dernier concours annuel de l’e-gouvernement organisé par l’Union européenne. Les sites web 1.0 du gouvernement ont fleuri ou dépéri dans une joyeuse anarchie, avec en point d’orgue un ex-site de la Présidence française digne d’un dictateur africain (Dieu merci, remplacé début 2010 par une nouvelle version de qualité). La webTV du gouvernement, le portail jeune et France.fr, annoncés en fanfare en 2008 et dotés de 2 millions d’euros de budget, ont fini en eau de boudin deux ans plus tard. Les nouveaux services en ligne créés entre 2007 et 2010 sont anecdotiques et se comptent sur les doigts de la main. Le dossier médical informatisé est embourbé depuis des années, aucun projet de data gov n’a encore été lancé alors qu’ils sont déjà opérationnels dans de nombreux pays d’Europe, etc, etc, etc… On cherche désespérément une réussite ou un projet emblématique dans ce désert 0.0.

Seul rayon de soleil à l’horizon, NKM a réussi, sans doute avec le soutien du pro-tech François Fillon, à obtenir une belle enveloppe de 4 milliards, dont 2 pour les usages et les contenus, dans le cadre du grand emprunt, ce qui devrait permettre de financer de nombreux projets innovants (data gov, e-démocratie, ville numérique, etc…). Les ronchons diront que 4 milliards dans un budget d’Etat de 300 milliards, pour financer un des éléments les plus dynamiques de l’économie mondiale, c’est bien peu, même relativement au montant du grand emprunt (35 milliards), et que ce n’est pas avec ça que la France rattrapera son retard relatif, et deviendra leader dans ce secteur d’avenir.

Une droite anti-internet et caricaturale

Deuxième réponse  : la droite a multiplié les projets et les paroles malheureuses, affichant le gouffre culturel qui la sépare de la génération Internet.

Tag "Small Brother is watching you"Passons rapidement sur les envolées lyriques anti-internet de plusieurs parlementaires qui n’ont fait que caricaturer leurs réflexes conservateurs, leur goût de la fausse polémique politicienne et de la démagogie médiatique et surtout leur ignorance de l’Internet. Il en reste malheureusement une image désastreuse pour la droite aux yeux de la frange de la jeunesse connectée qui suit un peu l’actualité. Loin de moi l’idée de considérer l’Internet comme une divinité intouchable, mais encore faut-il en débattre avec des arguments censés, et pas avec des incantations de café du commerce qui s’apparentent à une chasse aux sorcières.

Le pire a été cette pitoyable équipée de l’Hadopi dont le naufrage annoncé se déroule précisément comme tous les amis web friendly de la majorité l’avaient prévu dès le départ. On a pris le risque de se ringardiser et de se couper d’une partie de la jeunesse pour faire plaisir à une poignée d’artistes millionnaires. Un conseiller ministériel m’avait alors confié qu’il s’agissait seulement de faire passer un message dissuasif et que ce système ne serait jamais réellement appliqué. Au final, les artistes sont furieux face aux atermoiements de la mise en place du système. Brillant.

Quand on compare avec les innovations de l’administration Obama, regroupées sous le programme « Governement 2.0 », sous la houlette d’un Directeur des systèmes d’information installé à la Maison Blanche, on est pris d’un léger sentiment de « honte » qui blesse l’orgueil patriotique. Il n’y avait pourtant aucune fatalité à ce que les États-Unis et la plupart des grands pays européens passent devant la France en la matière.

L’UMP a planté le clou final avec ses initiatives pseudo-branchées : lip dub grotesque qui a ridiculisé la jeunesse de droite auprès d’1 million de jeunes électeurs, bide total de son réseau social à 250.000 euros qui devait révolutionner la politique, multiplication des infractions au droit d’auteur en contradiction totale avec l’esprit d’Hadopi…

Cette séquence de paroles malheureuses et d’échecs successifs, qu’aucun projet emblématique, ni aucun succès opérationnel, n’est venu contredire, n’a fait que conforter l’image d’une droite française qui, en 3 ans de pouvoir, s’est elle-même e-ringardisée et fabriqué de toute pièce une image anti-internet, autant dire anti-modernité, voire anti-jeunes.

La gauche, au moins, est plus discrète

Les leaders de la gauche ne sont pas nécessairement moins ringards que ceux de la droite. Au moins ont-ils la prudence politique de faire semblant de respecter les activités ésotériques de leurs jeunes électeurs et l’intelligence de ne pas prendre le risque d’afficher leur ignorance en la matière. Comme quoi, le discours décomplexé de la droite sarkoziste n’a pas que des avantages.

Les professionnels de l’analyse politique vous expliqueront que tout cela n’a aucune importance et que la France réelle se contrefout de l’Internet, que les vrais enjeux sont ailleurs, que les électeurs de droite sont vieux… C’est en grande partie vrai. Internet ne fera pas l’élection, loin s’en faut.

N’empêche que la droite s’est mis inutilement un caillou supplémentaire dans la chaussure. Cela participe à la construction d’une image générale, excessivement conservatrice et sécuritaire, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne rencontre plus, pour le moment, un grand soutien dans la population.

Pour 2012, rien n’est joué bien sur. Nicolas Sarkozy garde toutes ses chances, et l’Internet, comme outil et comme attribut socio-culturel, jouera un rôle sans doute marginal dans le résultat de l’élection présidentielle. Mais dans un combat serré, un élément marginal peut jouer un rôle décisif. Il est plus difficile de battre un candidat soutenu par la grande majorité de la jeunesse au sens large - les générations X et Y qui biberonnent à l’Internet - même quand on a le soutien des vieux…  Quand on voit le rôle que la génération Internet a joué dans la campagne Obama, on peut légitimement s’inquiéter. Que se passera-il si elle se met très majoritairement au service du candidat de la gauche (risque renforcé si cette dernière a l’intelligence de choisir un candidat web friendly comme DSK) ?

Il reste 2 ans à la droite pour se « réconcilier » avec la génération Internet. Vu le passif, il faudra des mots et des actes forts.

Article initialement publié sur le blog adassier.wordpress.com

Photo CC Flickr PhotoKraft et Nicolas Nova

]]>
http://owni.fr/2010/08/05/sarkozy-le-president-low-tech/feed/ 21
#opendata 2/2: L’internationale de l’opendata ? http://owni.fr/2010/05/31/opendata-22-linternationale-de-lopendata/ http://owni.fr/2010/05/31/opendata-22-linternationale-de-lopendata/#comments Mon, 31 May 2010 06:47:04 +0000 Caroline Goulard http://owni.fr/?p=17022 Cet article continue l’analyse du rapport de Becky Hogge publié par l’Open Society Institute. On s’intéresse ici aux conditions qui font qu’un pays décide de libérer ses données.

Conditions d’exportabilité de l’ouverture des données

La seconde partie du rapport de Becky Hogge étudie les conditions de réussite d’une transplantation de la stratégie d’ouverture des données en dehors des démocraties occidentales.

Pour cela l’auteur de l’étude a conduit des entretiens avec un grand nombre d’experts – juristes, responsables de systèmes informatiques, spécialistes de la transparence fiscale ou de la gestion budgétaire, représentants de la société civile, etc., – de différents pays -Inde, Kenya, Tanzanie, Afrique du Sud, etc.-.

Grille de questionnement pour évaluer les possibilités d’implantation d’une stratégie d’opendata

Le rapport préconise bien sûr de porter attention aux trois principaux niveaux d’influence dans la première partie de cet article :

  • Les sociétés civiles locales s’approprient-elles déjà les bases de données gouvernementales existantes ? Quelle est la culture technologique de la société civile ? Existe-t-il des groupes de « civic hackers » ? Existe-t-il des mouvements anti-corruption dans le pays ? et peuvent-ils devenir des partisans de l’opendata ?
  • De quelle influence disposent les échelons intermédiaires du pouvoir ? S’intéressent-t-ils à l’ouverture des données ? Y ont-ils intérêt ? Où en est l’e-gouvernement ? Les sphères intermédiaires de l’administration sont-elles en relation avec la société civile ?
  • Les dirigeants politiques considèrent-ils l’opendata comme une source d’avantage politique ? Quels leaders politiques gagneraient à l’ouverture des données ? Lesquels y perdraient ?

Il introduit également un quatrième acteur : les bailleurs de fonds internationaux.

  • Quel niveau d’implication des bailleurs de fond internationaux dans le budget du pays ? Les donateurs sont-ils eux même transparents sur l’argent versé ? L’administration rend-elle des comptes sur l’utilisation des aides internationales ? La transparence a elle été posée comme condition à l’octroi d’aides financières ?

Il insiste sur l’importance de la collecte des données et leur statut juridique.

  • Existe-t-il une collecte de données publiques institutionnalisée ? Les données sont-elles mises à jour régulièrement ? Sont-elles numérisées ? Le sont-elles dans un format ouvert et lisible par les machines ? Sont-elles protégées par copyrights ? Font-elles déjà l’objet de transactions commericales ? Quelles sont les lois du pays concernant la propriété intellectuelle ?

Enfin, le rapport recommande d’étudier le besoin de données des utilisateurs finaux.

  • A quel point la presse est-elle libre dans le pays ? Trouve-t-on facilement de l’information sur l’activité gouvernementale sur Internet ? Existe-t-il des groupes de citoyens qui pourraient avoir usage des données libérées ? Quel est le niveau de pénétration de l’internet et du téléphone mobile dans le pays ?

Les barrières à l’instauration d’une politique de libération des données

L’Open Data Study pointe également certaines réserves. Tout d’abord, une partie des experts interrogés ont souligné que dans certains pays aux législations fragiles ou récentes, une stratégie de libération des données publiques pourrait parasiter le combat pour le droit à l’information.

D’autres ont fait valoir que dans les pays en voie de développement économique, l’ouverture des données publiques était loin d’être un levier prioritaire pour améliorer la croissance.

Beaucoup d’experts sont sceptiques sur la disponibilité des données publiques, et dans un format numérique. Il n’existe pas partout de gros volumes de données qu’il suffirait de libérer. Bien souvent la matière première fait défaut, elle n’existe pas où elle est de mauvaise qualité (format papier, problèmes orthographiques, approximations).

L’International Budget Partnership rapporte que 80% des pays ne rendent pas suffisament compte de leurs dépenses budgétaires. Cet organisme militant pour l’accès du public aux données budgétaire fournit aussi une carte des pays les plus transparents.

Déterminer des fenêtres d’opportunités

Aux Etats-Unis comme en Grande-Bretagne, l’ouverture de portails de données publiques a été favorisée par l’agenda politique.

L’Open Data Study passe en revue quelques typologies de la vie politique d’un pays qui se prêtent particulièrement bien à une stratégie d’ouverture des données publiques :

  • Le contexte d’une toute nouvelle administration portée au pouvoir par un mandat populaire pour remplacer un régime corrompu ou politiquement désavoué peut jouer en faveur de l’opendata.
  • Dans les pays en rapide croissance économique, l’ouverture des données publiques peut être perçu par les dirigeants comme un moyen de lutter contre la corruption, obstacle à l’efficience économique (le rapport prend l’exemple de la Chine)
  • La pression régionale peut aussi jouer un rôle, par exemple en Malaisie qui a conscience d’être à la traîne de ses voisins en matière de transparence.
]]>
http://owni.fr/2010/05/31/opendata-22-linternationale-de-lopendata/feed/ 5